Article 2: Un premier mouvement de révolte : Le Dadaisme.

Tout produit du dégôut susceptible de devenir une négation de la famille, est dada; protestation aux poings de tout son être en action destructive: dada; connaissance de tous le moyens rejetés jusqu'à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse: dada; abolition de la logique, danse des impuissants de la création: dada; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets: DADA; chaque objet, tous les objets, paralllèles, sont des moyens pour le combat: DADA; abolition de la mémoire: DADA; abolition de l'archéologie: DADA; abolition des prophètes: DADA; abolition du futur: DADA; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité: DADA; saut élégant et sans préjudice d'une harmonie à l'autre sphère; trajectoire d'une parole jetée comme un disque sonore cri; respecter toute les individualités dans leur folie du moment: sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste; peler son église de tout accéssoire inutile et lourd; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante ou amoureuse, ou la choyer- avec la vive satisfaction que c'est tout égal- avec la même intensité dans le buisson, pur d'insectes pour le sang bien né, et doré de corps d'archanges, de son âme. Liberté: DADA DADA DADA, hurlement des douleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, des inconséquences: LA VIE. (sept manifestes DADa de Tristan Tzara).

en 1915, à Zurich, des artistes vennus de différents pays d'Europe, se rassemblant tous autour d'un même sentiment de révolte à l'égard de la civilisation occidentale qu'ils jugent responsable de la première guerre mondiale. Ils ébranlent la valeur suprême accordée à l'Art- leur but étant de tuer l'Art sans pour autant, annuler la pratique artistique.

Le mouvement nait officiellement le 5 février 1916 lors de l'ouverture du Cabaret Voltaire à Zurich. café transformé en lieu de spectacles et d'expositions où des improvisations musicales serront mêlées à des jeux théâtraux, à des concerts de bruits, à des déclamations de textes et de pratiques spontanées de dans dès 1917.

à ses débuts, le groupe est constitué des poètes Hugo Ball (ci-dessus sur l'image), Richard Huelsenbeck et Tristan Tzara. Ainsi que des peintres Jean Arp, Sophie Taeuber, Marcel Janco, Arthur Segal, Christian Schad, Otto Van Rees et Hans Richter.

Le mot "DADA" choisit par Hugo Ball et Richard Huelsenbeck est prit totalement au hasard par eux-même dans un dictionnaire allemand-français et qui peut signifier: "oui oui" en roumain, "cheval à bascule" et "marotte" en français.

Le mot "DADA" possède aussi, un réel pouvoir suggestif tel qu'une marque commercial ou un slogan. Il a aussi pour vocation de symboliser la volonté de dérision ou de subversion qui anime le groupe depuis ses débuts.

"La qualité primitive de sa sonorité infantile, avec ce que cela impliquait de "départ à zéro".

Plusieurs pratiques de création artistiques naissent au sein du mouvement qui pourront être lié d'une part, plus tard, au Surréalisme. Le hasard est introduit comme principe fondateur dans la réalisation des oeuvres, ce qui est une nouvelle forme de provocations.

Tristan Tzara déclame des compositions hasardeuses dans ses poèmes interpellant son auditoir sur la nature incertaine du langage. Hugo Ball et Richard Huelsenbeck, inventent un nouveau langage constitué d'onomatopées, de bruits, de rythmes et de suites incohérantes de phonèmes (http://fr.wikipedia.org/wiki/Phon%C3%A8me), donnant ainsi, naissance au poème sonore (Karawane d'Hugo Ball, 1917). Jean Arp et Marcel Janco crés des reliefs abstraits, simples ou élaborés, équivalents plastique de leurs écrits poétique dans lesquels se mêlent danse de mots ou déconstruction. (sur l'image au-dessus: parade amoureuse. relief abtrait). Jean Arp et Sophie Taeuber crées des créations faites de papiers collés expérimentant ce concept de spontanéité et de refus de toute intention esthétique préexistant à l'oeuvre (image de "carrés disposés selon les lois du hasars" Jean Arp 1916). Diverssion d'objet dont la tête de bois tournée peinte réalisée par Sophie Taeuber (tête DADA, 1918. centre Pompidou).